Véhicule autonome : quel besoin pour quel client ?

24 septembre 2016

Le développement des véhicules autonomes  s’accélère tous les jours.  Malgré les accidents intervenus, malgré le flou juridique sur les responsabilités des différents acteurs, malgré les questions éthiques posées par les choix laissés aux algorithmes, les expériences se multiplient, et les effets d’annonce avec, sur le degré d’autonomie promis et sur la date de mise en service.

Qu’on en juge sur les annonces de la seule semaine : test de communication car to car de Jaguar, lancement d’une flotte de voitures autonomes par Drive.ai en Californie, projet conjoint Delphi et Mobileye, premier taxi autonome lancé à Singapour par NuTonomy , association Uber-Volvo sur Pittsburg,  annonce de Ford pour une voiture totalement autonome en série en  2021, partenariat VW-Hambourg, navettes Keolys à Lyon, flotte de Local Motors à Berlin, projets de flottes à Tokyo ou Dubaï, et on en oublie certainement… Cela bouge partout, un peu comme si le véhicule autonome était la course que l’on ne devait manquer sous aucun prétexte que l’on soit constructeur, équipementier, start-up, ou collectivité urbaine.

On le sait, il y a 5 niveaux d’autonomie : foot off, hands off, eyes off, mind off et driverless. Le niveau 2 existe, le niveau 3 partiellement. Personne ne sait vraiment  quand les premières voitures complètement autonomes seront sur les routes. Et surtout quand le phénomène deviendra significatif dans le marché. Restent une certitude et une question :

  • La technologie ne sera pas le frein. Elle sera au rendez-vous. Elle est déjà pratiquement disponible.
  • Beaucoup plus incertain, quel sera le client : privé, livreur, taxi, minibus? ET quels seront ses besoins : Les heures gagnées sans conduire ? l’écocitoyenneté de véhicule moins polluant ? La sécurité de déplacement ?  Et quel prix le « conducteur » acceptera-t-il de payer ce confort d’un nouveau genre ?

Ces questions ont été peu analysées, l’évidence de la rationalité n’assure pas un bon business model. La technologie ne suffit pas au succès, encore faut-il bien comprendre ce qu’attend le client. Pour éviter comme pour le véhicule électrique d’avoir eu raison trop tôt.

 

Jacques Chauvet
JACQUES CHAUVET
ADVISOR

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